Protocole de réintroduction


Bien sûr, si notre espèce se porte si mal, il est inutile d’en relâcher sans avoir changé les choses auparavant. Les mêmes causes ayant les mêmes effets, il faut restaurer les parcelles choisies pour la réintroduction de Micromys avant d’envisager tout lâcher.

Il y a donc plusieurs contraintes à respecter avant de pouvoir réintroduire notre animal :

Une surface de 100 m² minimum laissée sauvage. Le milieu doit être « restauré » avant le lâcher. L’idéal est, à l’automne précédent le lâcher prévu au printemps suivant, soit de retourner la terre et d’y semer un mélange de céréales et de jachère fleurie, soit un semis « bordure de champs » créée par l’association « Hommes et Territoires » soit d’arrêter toute intervention s’il s’agit de graminées intéressantes déjà en place, qui monteront au printemps (ou simplement une bande de céréales pour faciliter l’implantation de l’espèce la première année). Chaque possibilité de semis doit être étudiée en fonction du terrain et des possibilités du propriétaire de la parcelle. La zone, pour qu’elle reste ouverte mais conserve en permanence des graminées hautes sera par la suite fauchée par tiers chaque année.

La zone ne devra pas être trop visitée par des chats domestiques. Si le chat est présent dans le secteur, il faudra malheureusement mettre de la clôture électrique (type filets à moutons) tout autour, et veiller à ce que la batterie ne fasse jamais défaut. Les prédateurs naturels ne devraient en revanche pas être un problème.

Les graminées choisies par les femelles Micromys pour y tisser leur nid pour y mettre bas sont généralement des graminées soutenues par un buisson, une branche ou un piquet pour que le nid ne tombe pas au sol en cas de forte pluie ou de gros coups de vent. Il faudra envisager, si le terrain est très ouvert, de déposer au moment du semis quelques branches mortes au sol (ou de planter quelques piquets) pour assurer ce rôle.

Les graminées choisies par les femelles Micromys pour y tisser leur nid pour y mettre bas sont généralement des graminées soutenues par un buisson, une branche ou un piquet pour que le nid ne tombe pas au sol en cas de forte pluie ou de gros coups de vent.

Il faut aussi penser à la possibilité pour la population relâchée de pouvoir s’étendre. Un chemin dont les abords ne sont pas fauchés, un cours d’eau, l’orée d’un bois, une jachère, sont autant de trames vertes permettant aux animaux éventuellement en surnombre d’aller coloniser d’autres terrains.

Lorsque le terrain sera prêt, les cages d’élevage pourront être disposées au milieu de cette zone, et serviront directement de cage de lâcher. Seule une zone grillagée assez finement pour permettre aux rats des moissons d’aller et venir dans cette cage sera découverte au dernier moment. Les mulots et campagnols seront trop gros pour rentrer dans les cages et se nourrir de l’aliment laissé à disposition des rats des moissons le temps nécessaire à leur adaptation. Il faudra ensuite assurer le suivi des populations qui pourra se faire en comptant les nids suspendus dans les graminées, en posant des pièges photographiques, ou des pièges à micromammifères.

Il y aura au moins deux cages de lâcher à prévoir, pour apporter sur la parcelle, deux souches génétiquement différentes pour gérer au mieux la consanguinité. Cette espèce vivant en dèmes familiaux, le brassage génétique n’est naturellement que très faible et cela devrait donc suffir à assurer une population génétiquement viable.